Le Let it Roll, pèlerinage sacré pour tout fan de Drum’n’Bass, a fêté ses 10 ans cette année. C’est une ancienne base aérienne Tchèque qui accueille le festival à environ une heure de transport de Prague.
Proposant plus de 10 scènes sur lesquelles défileront environ 180 artistes, il s’agit du plus gros festival de DnB au monde auquel se retrouvent plus de 25 000 participants.
La spécificité du festival consiste aussi à inviter un certain nombre de labels afin de leur laisser carte blanche sur une scène pendant une nuit ! Cette année, c’est 14 labels qui se sont partagés les 5 scènes principales (hors Mainstage).
Nous avons contacté l’organisation en début d’année qui a gentiment accepté de nous inviter à couvrir le festival !
Nous étions une équipe de 3 sur ce festival, on a donc pu vous décrire certains sets qui jouaient en même temps !
Nous sommes le jeudi 3 août, et c’est après un petit séjour à Prague à profiter de l’absinthe qui y coule à flots qu’on prépare nos affaires direction la navette de 18h pour la première nuit de l’événement.
Dans le bus, la DnB résonne et l’apéro s’organise afin de bien se préparer ! Une petite heure après, on arrive enfin sur le site du festival. On voit la Mainstage et la Factory s’élever au loin avec le son qui a déjà commencé depuis 18h.
D’ailleurs, une petite scène était ouverte dès le mercredi soir : le Hangar.
Le reste de l’équipe est resté sur place pour ce premier jour et assiste à un début de festival sur les chapeaux de roues.
Des sets plus destructeurs les uns que les autres et d’une qualité rare. L’ambiance est déjà bien amorcée alors que le véritable festival n’était pas officiellement ouvert.
Ayant un peu de retard, on passe très vite le dernier contrôle de sécurité avant de rentrer sur le festival.
Nos pas nous guident directement sur la Factory Stage, la deuxième plus grande scène du festival. La Mainstage n’ouvrant que le deuxième jour, la plupart des festivaliers se sont retrouvés sur la Factory qui accueillait la Hospitality Night !
Portant bien son nom, elle ressemble à une sorte de grosse usine. Elle propose aussi un très gros mapping restant dans le thème de l’industrie réparti le long de la structure.
Très vite, on entend le premier « Dead Limit » du week-end qui sera loin d’être le dernier…
Un mec se baladait même avec une pancarte pour demander aux artistes de ne pas la jouer au profit de tracks moins communs.
On part 10 minutes avant la fin pour aller au premier set que l’on s’est interdit de louper : Mediks qui joue pour la Audioporn Night sous le chapiteau nommé Underworld.
Étant l’une des plus petites des scènes principales, la décoration était tout de même là pour nous mettre dans l’ambiance. De vieux écrans de TV diffusaient des images bien perchées, brouillées comme par des glitchs, surement dus au soulèvement robotique qui agite le festival.
Appétit que l’on va vite combler une fois le set terminé avec un gros plat de frites, viande et fromage pour 4€, de quoi se remplir l’estomac à bas coût. Pour ce qui est de la bière, on est à environ 2€ la pinte, un rêve quand on est habitué aux fests français !
Il est 23h et on retourne à l’Underworld pour checker North Base qui envoie du très très lourd. On remarque aussi que le chapiteau s’est bien rempli depuis Mediks !
Un coup d’œil à la timetable nous rappelle que London Elektricity est en train de jouer à la Factory ! Un set aux couleurs de ses productions, jazzy à souhait ! Cependant, n’ayant pas bien compris, le show avec le groupe au complet se produisait le samedi soir, c’est donc un peu déçu qu’on quitte vite la Factory pour se balader un peu, notant bien d’aller voir le big band le surlendemain !
La scénographie de cette stage est particulièrement fat. Un énorme robot enchainé jauge la foule du haut de son impuissance. Deux de ses semblables sont enfermés derrière des barreaux de part et d’autre de la scène.
Bon là, on arrête de déconner. C’est bien gentil la Neurofunk, la Drumstep etc. Mais ce festival est aussi l’occasion d’aller tâter un registre très peu présent (voir inexistant) à Paris : le Crossbreed !
En effet, la Shredder Stage accueille le label PRSPCT le jeudi et Forbidden Society le vendredi, autant dire que nos jambes sont loin d’êtres prêtes.
On se rend donc sur la scène en question pour assister au début des hostilités et là aussi, pour une petite scène, la déco n’est pas en reste. Des carcasses de voitures sont utilisées pour fabriquer une grosse moto à droite de la scène et un truck à sa gauche, du beau boulot.
On avait entendu plusieurs de ses sets qui déviaient vers la fin sur du bon gros Hardcore. Chose que le Portugais n’a malheureusement pas faite ce soir-là. Peut-être voulait-il coller au thème du Let it Roll.
En tout cas, Thrasher (qui prend la relève à partir d’1h) n’en a eu rien à foutre du thème du festival ! Un bon 50/75% de Hardcore dans son set histoire de ravir les Néérlandais présents, venus en masse pour cette label night !
En parallèle de cette grosse séance de hakken, nous nous sommes rendus une nouvelle fois à la Factory afin d’assister au set de Wilkinson. L’ayant vu en live à Dour il y a peu, cette prestation nous a donc paru un peu moins étonnante mais est tout de même restée entraînante.
Juste après lui, un deuxième mastodonte du Dancefloor : Netsky. Le Belge aura accompli un joli set avec des passages Chill Trap très agréables mais celui-ci aura souffert de problèmes de sons (venant probablement de la régie) qui auront partiellement dégradé son set.
Après deux heures de Dancefloor, un peu de Neurofunk afin d’aller s’engouffrer dans des sonorités plus machinales. La Madhouse nous rouvre alors ses portes et quoi de mieux que Mefjus pour avoir un set de qualité dans ce style ?
Alors que l’équipe savourait le set de Mefjus, de notre côté on retourne à la Underworld pour assister à l’unique set Dubstep du festival avec Xilent !
Impossible pour tout fan de Dubstep de ne pas aller le voir ! On arrive un peu en avance ce qui nous a permis de voir la fin de Benny L b2b Shimon. Pour ceux que ça intéresse, leur set a été filmé entièrement !
Il est temps pour Xilent de commencer et on sent qu’il a lui aussi taillé son set à l’image du festival. On note pas mal de DnB avec de la grosse HalfBeat bien violente (ce qui nous a agréablement surpris) mais aussi de la Drumstep et de la Neuro le tout couplé avec des gros tracks Brostep par-ci par-là dont une superbe version spéciale de son « Kill Me ».
Quand c’est au tour de son immanquable « Boss Wave » de passer, la foule reprend la mélodie en cœur, c’était beau à voir ! Il aura aussi envoyé un peu de HardTrap avant de clôturer par de la DnB.
Un vrai plaisir d’avoir un peu de Dubstep au milieu de toute cette musique à 170 BPM !
Ceux qui voulaient s’en évader pouvaient aussi aller à la scène Techno du fest qui se trouvait sous un petit chapiteau. Pas de déco dedans mais les fans apprécieront profiter de l’espace qu’il y a !
L’éternel « Freefall VIP » sera tout de même venu faire frétiller nos oreilles. On retiendra aussi particulièrement la découverte d’un superbe track que nous entendrons tout au long du festival sans se lasser : « Generate » de Eric Prydz remixé par Dimension.
Il est déjà 4h du matin et cette première nuit va toucher à sa fin. C’est devant Current Value qu’on décide de finir d’achever nos jambes !
C’est déjà cassé en deux qu’on retourne au camping ou qu’on reprend la navette pour dormir à Prague avant d’embrayer une deuxième journée de festival !
L’attraction principale pendant la journée était le concours de DnB Step mais il était aussi possible de faire un peu de foot, du yoga, des batailles d’eau ou encore du bumper football.
Petite galère pour certains d’entre-nous au niveau des navettes ce coup-ci. Le site internet n’étant pas clair, on a dû attendre 2h l’arrivée de la navette. Le stress était d’autant plus important qu’il ne fallait surtout pas rater l’opening show de la Mainstage qui avait lieu à 22h !
Le temps de faire la queue pour les contrôles et d’arriver devant la scène, l’opening a tout juste commencé, parfait !
Le paquet a été mit sur cette Mainstage. Elle a été taillé tel un énorme transformer en train de surgir du sol prêt à se venger des humains (nous demandez pas pourquoi). C’est là que le nom « Rise of the Robots » prend son sens ! On est aussi époustouflés par le mapping d’exception qui donne vie au mastodonte.
On décide de rester ici pour assister à la première moitié de High Contrast avec un set tout en finesse qui commençait à bien s’activer au moment de bouger pour assister au b2b entre DC Breaks et Loadstar.
Il nous a été dit que la première heure de set en contenait plus ainsi que de la Liquid. Tant pis, l’opening valait le coup !
Bon, c’est bien gentil les headliners mais il est temps de passer aux choses sérieuses avec le fracassant Forbidden Society, patron du label du même nom. Il va bientôt être minuit et, coïncidence ou non, il est l’heure de retourner à la Shredder comme la veille.
Ayant un peu d’avance, on savoure la bonne petite Neuro des familles balancée par Neonlight qui termine avec son excellent « The Towering Inferno VIP » puis vient enfin le tour de Forbidden Society !
Le bougre nous cale un bon 30 minute de la Neurofunk la plus violente possible avant de passer un cap et de se lâcher complètement avec de gros tracks tantôt Crossbreed tantôt Hardcore !
On retiendra son excellent « War Ensemble », remix du groupe de Metal Slayer, un délice !
Il se fend même d’un petit track Trash Électro bien senti qui fait son effet sur le public !
La fin de set sera plus conventionnelle à base de bon gros Crossbreed comme il sait le faire !
On ressort complètement lessivés de ce set de malade mais c’est loin d’être terminé ! Direction la Mainstage pour un b2b entre deux titans de la DnB : Dj Hype et DJ Hazard !
Bien qu’on ne soit pas très fan des MC chez Stoner, il faut admettre que celui présent pendant le set faisait le taf avec efficacité sans être trop présent.
Ce set nous a particulièrement marqué. En effet, Hype b2b Hazard rien que sur l’affiche ça nous donnais des frissons. Une sélecta old school appuyée par un scratch maitrisé. C’est un de ces rares sets qui vous comblent en tout point.
Une partie de l’équipe se dirige vers la Factory pour assister à la prestation de Dimension. Plutôt discret derrière les platines, le Londonien a cette fois-ci fait preuve de beaucoup d’énergie sur scène. Quant à sa performance, c’est tout un dancefloor qu’il a entièrement explosé grâce à sa Drum munie d’une bassline grave et puissante.
Il est 2 heures du matin et pendant ce temps, on se dit qu’il est temps de faire un tour complet des différentes scènes afin de vous en parler plus longuement. D’autant plus qu’au vu de notre programme, on n’aurait jamais visité certaines scènes comme la Port Stage.
Cette scène a accueilli tour à tour les labels Symmetry, Medschool et Dispatch.
En suivant notre plan, on découvre une petite scène sans aucune déco avec 4 personnes devant le son.
Intrigués on s’approche et là, surprise ! On se mange le gros drop du « Tetris » de Doctor P. On décide de rester un peu headbanger au son de classiques Brostep dont notamment le « Like a Bitch » de Zomboy !
Il s’agira du dernier set Crossbreed du festival, c’est Hallucinator qui a la lourde tâche de clôturer cette Forbidden Society night !
Le duo s’apprête à nous exterminer et ça n’a pas raté ! On se mange 30 grosses minutes de Crossbreed bien énervé dans la lignée de leurs confrères ce qui sonne assez calme pour eux …
Petit hommage à Chester Bennington (chanteur de Linkin Park décédé quelques semaines avant) en passant un sale remix Hardcore Indus du célèbre morceau « Lost in the Echo », inattendu mais apprécié !
Il sera vite suivi par un de leurs titres phares « Satanism » dont la mélodie est reprise par l’assemblée ! Voulant terminer avec du gravier, les 5 dernières minutes partent en full Hardcore, on notera un énorme remix Terrorcore du « Fade to Black » de Metallica !
C’était sans compter un bon petit rab imprévu de 10 minutes dont les Italiens ont fait bon usage en repartant dans du Crossbreed assez mélodique tout en gardant la frénésie qui aura été le mot d’ordre de ce set.
Il est temps de retourner à un son plus conventionnel, direction la Madhouse pour terminer la soirée avec les poulains de Shogun Audio : Fourward et Joe Ford.
C’est un peu après le début de Fourward qu’on accède à la stage et première chose qui nous fait kiffer, sa grosse Neuro se couple parfaitement avec le MC qui sait rester en retrait quand il le faut !
La transition se fait parfaitement avec Joe Ford qui arrive muni de ses productions si particulières avec un sound design léché. C’est un réel voyage qui tranche avec ce qu’on entend d’habitude dans ce genre. On est loin d’un set Neuro qui pourrait nous lasser.
On aura malheureusement vu qu’une partie du set car il est temps pour nous de retrouver notre navette pour se reposer avant la dernière nuit du festival !

Le temps est passé super vite, on arrive le samedi soir à 19h pour une dernière nuit dans ce temple de la DnB.
Comme tout bon festival qui se respecte, il y avait aussi un nombre important de stands divers et variés.
Après un bon double cheese et une petite pinte, on décide d’aller voir ce qui se trame ce soir sur la Shredder.
La stage accueille les labels Big RIddim et Kinetik. À notre grande surprise, on arrive par de la grosse Drumstep ainsi que de la Neuro. C’est malheureusement au bout de 20 minutes qu’on se rend compte que le London Elektricity Big Band est en train de se produire sur la Live Stage non loin de la Shredder.
Le célèbre Britannique s’occupe de la basse et se retrouve accompagné d’un orchestre, le Riot Jazz Brass Band, un claviériste, deux batteurs, deux choristes et Dynamite MC. Ça fait vraiment du bien d’avoir une prestation avec de vrais instruments dans un festival qui se veut 100% Électro.
Étant le dernier concert programmé sur cette scène, le groupe a même eu droit à un bon supplément de 15 minutes alors que le public commençait déjà à se retirer.
Contrairement à la dernière Animalz, ce soir c’est le duo qui est présent sur scène et ça envoie du steak ! Le passage de l’envoûtante Liquid de London Elektricity à leur grosse Neuro nous donne un avant-gout de ce que sera cette soirée, notamment avec la Eatbrain Night sur la Madhouse (mais nous y reviendrons un peu plus tard).
En parlant d’attendre de pied ferme, vient enfin le tour de Matrix & Futurebound, combo pour lequel on a un petit coup de cœur ! Les gars rentrent directement dans le vif du sujet avec leur grosse Neuro. C’est en entendant la voix de Donald Trump qu’on sait ce qui nous attend, un gros « The Wall » qui détruit absolument tout !
Dans l’ensemble, ils proposent un set très joyeux et mélodique pendant lequel la foule jouera le jeu lors du passage du célèbre « Get Down Low » de TC. S’ensuivra un peu de Trap avant de faire remonter la pression pour finir sur un gros remix du « Chase the Devil » de Max Romeo.
Décidément ce soir, on campe la Mainstage. Le prochain acte c’est Camo & Krooked ! Comme à leur habitude, les deux lascars proposent un set hyper éclectique commençant en douceur avant de vite partir en Neuro avec des teintes de Jump Up et de DnB au peu plus minimaliste. Petite frayeur vers la moitié du set ou la pluie commence à tomber, heureusement juste une petite bruine de 15 minutes.
En bref, c’était une grande leçon de Drum and Bass. Leur sound design très organique fait bien son effet. Une heure de grand frisson qui annonce que du bon pour la Dream Nation.
Après un bon gros bacon cheeseburger des familles, on va se préparer pour la bête State of Mind ! On assiste à la fin du set de Mob Tactics qui déborde de 10 minutes sur le set de SoM, peut-être y a-t-il eu des retards auparavant …
Quand State of Mind monte sur scène, c’est l’apothéose ! Dignes représentants de l’écurie Eatbrain, c’est avec leur Neuro fracassante qu’il sont venus nous faire danser !
Le set fait la part belle aux tracks de leur Automata EP sorti en avril dernier. On retiendra notamment « Choker », « Leapfrog » ou encore l’excellent « Giant ». Depuis la sortie de l’EP on attendait ce set avec impatience et on en est pas déçus !
Il est temps de retourner sur la Factory pour la première et dernière fois de la soirée. Ce soir, pas de label invité mais un gros « Jump-Up All Stars » !
Preuve bien marquante que c’est un registre qui a le vent en poupe en ce moment ! Chez Stoner on est divisé, c’est pourquoi nous n’avons pas été voir les autres artistes programmés (comme Levela, Sub Zero ou DJ Guv) mais on a au moins fait le déplacement pour voir SASASAS !
On notera aussi un gros remix du « Jump Around » de Cypress Hill avant de laisser la place à Annix sous un tonnerre d’applaudissements. Grosse surprise aussi, il y avait bien plus de monde que sur la Mainstage, c’est dire l’engouement pour la Jump Up.
En parlant de Mainstage, on y retourne pour assister à son dernier acte incarné par le grand June Miller. Il s’agit d’un des derniers lives des Néérlandais donc leur présence pour clôturer la scène principale du fest est clairement méritée.
C’est sans concessions qu’ils nous balancent leur grosse Neuro alors que bizarrement, encore très peu de monde pour savourer ce set.
C’est alors que la fin du set se fait sentir que James Marvel monte sur scène. Tout le monde sait qui va se passer, c’est le moment de jouer leur nouveau bijou qui n’aura laissé aucun fan de DnB indifférent : « Dominator ».
C’est un peu un clin d’oeil ce closing de la Mainstage puisque l’année dernière, ils faisaient l’opening. Un adieu comme il se doit, big up pour le rappel à la fin ou ils passent « Outer Space » qu’on attendait tous pour finir en beauté ce 10ème anniversaire du Let it Roll.
C’est pleinement satisfait et des étoiles dans les yeux qu’on quitte la base aérienne de Milovice. C’était notre première fois là-bas et franchement, très peu de points noirs sur l’organisation.
Quelques petites choses à redire sur les navettes et l’accès à l’eau potable mais globalement, que ce soit la qualité des sets, du son ou encore du mapping, il n’y a rien à redire.
Le Let it Roll mérite sa place de référence en tant que festival Drum’n’Bass et c’est avec une impatience énorme qu’on attend la prochaine édition !
Les places sont d’ailleurs déjà en vente sur leur site internet et pour patienter, l’édition Winter nous attend de pied ferme.
On remercie encore une fois l’organisation du festival qui nous a permis de passer trois jours de folie !

BASS IS LIFE, BASS FOR LIFE